• Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

     

    Le nom latin du muguet est convallaria maialis. Son nom anglais est "Lily of the valley", ce qui correspond au nom "Lys des vallées" qu'on lui donne parfois en français. C'est une plante originaire du Japon.

    Dans le langage des fleurs le muguet signifie "retour du bonheur".
    On l'offre donc traditionnellement le 1er mai pour porter bonheur. Plus il y a de clochettes, plus la chance sourit à celui qui les reçoit. Pour certains même, seuls les brins de muguet ayant naturellement treize fleurs portent bonheur...

    La tradition du premier mai remonte à l'Antiquité : c'était la date à laqauelle les navigateurs reprenaient la mer

    Les Romains célébraient déjà, au début du mois de mai, les Floralia (Florales), en l'honneur de Flora, la déesse des fleurs.
    En Grèce la tradition existe toujours : on suspend des couronnes de fleurs à l'entrée des maisons.

    En France, cette fête existe depuis le Moyen-Age.


    Mais la tradition du muguet offert à la date du 1er mai remonterait à la Renaissance :

     le 1er mai 1561 le roi Charles IX avait reçu un brin de muguet

     et décida d'en offrir à son tour chaque année aux dames de la cour, en guise de porte-bonheur.

    C'est au début du XXe siècle qu'il a commencé à être associé à la Fête du travail.

    En 1941, sous Pétain, la Fête des travailleurs devient la Fête du travail et l'églantine rouge,

    associée à la gauche, est désormais remplacée par le muguet.

    La tradition est restée, offrir du muguet signifie donc à la personne à qui on le destine,

    qu'on lui souhaite tout le bonheur du monde, et notamment du travail en ces temps difficiles.

    Origine, histoire, dictons du MOIS DE MAI
    (D'après « La légende des mois », paru en 1881)

    L'origine du mot mai n'est pas bien nettement établie. Quelques auteurs soutiennent que chez les Romains ce mois était consacré à la déesse Maïa, fille d'Atlas et mère de Mercure. D'autres savants pensent que ce même mois était consacré aux anciens, aux sénateurs, et que le mot mai dérive du terme latin majores, qui veut dire hommes âgés ; cette dernière explication se trouverait justifiée par le nom du mois suivant, juin, qui paraît avoir été consacré aux jeunes gens, en latin juniores. Ce mois était représenté « sous la figure d'un homme entre deux âges, vêtu d'une robe large, à grandes manches et tenant une corbeille de fleurs. Un paon était à ses pieds. »


    Flore

    Le mois de mai était célébré chez les païens par des cérémonies dont on retrouve des vestiges au Moyen Age. « Le 1er mai, dit l'historien Chéruel, était dans beaucoup de contrées un jour férié. Les paysans étaient dans l'usage de planter un arbre qu'on appelait le mai. Beaucoup de redevances se payaient à cette époque et on les appelait, dans la basse latinité, maiagium. Le 1er mai, le maître des forêts recevait sur la table du roi, au bord de la forêt de Fontainebleau, les redevances, qui consistaient en gâteaux, jambons, vins, etc. »

    La coutume de planter un mai dans les villes subsistait encore au XVIIe siècle. La corporation des orfèvres de Paris était dans l'usage de faire un présent, tous les ans, à l'église de Notre-Dame, le premier jour de mai. Ce présent, qui fut d'abord un arbre, puis une oeuvre d'architecture, fut converti au XVIIe siècle en un tableau, qu'on appela le tableau de mai. Ce tableau, dont le sujet était tiré des Actes des Apôtres, restait exposé devant le portail de l'église les premiers jours du mois et, pendant le reste de mai, il était suspendu dans la chapelle de la Vierge.

    C'est en mai que se tenaient sous les Carlovingiens les assemblées politiques. Les Francs avaient coutume de réunir tous les ans en mars leurs guerriers, dans un lieu consacré qu'on appelait Champ de Mars. A l'imitation des Germains, auxquels ils avaient emprunté ces principes d'indépendance politique, les guerriers francs délibéraient sous la présidence de leur chef. La liberté était complète. Si les paroles du chef leur plaisaient, ils y applaudissaient en frappant leurs boucliers de leurs framées ; sinon, ils étouffaient sa voix par leurs murmures.

    Sous Charlemagne, la date de l'assemblée fut reculée jusqu'en mai : les évêques qui, sous Clovis avaient été admis à ces assemblées, prirent bientôt avec les comtes et les seigneurs un rôle prépondérant, et l'élément guerrier s'effaça peu à peu. Ces assemblées générales disparurent après la ruine de l'empire carlovingien ; les champs de mai furent remplacés par les états généraux, dont la première convocation eut lieu en 1302, sous Philippe le Bel, et dont la dernière eut lieu en 1789, à la veille de la Révolution.

    Le mois de mai correspond à floréal dans le calendrier républicain ; c'est le mois des fleurs. Les Romains célébraient chaque année, à la fin d'avril et au commencement de mai, la fête de Flore. La déesse des fleurs, adorée en Grèce sous le nom de Chloris, avait des autels à Rome. Tous les ans avaient lieu les Florales, fêtes qui se célébraient durant cinq nuits et qui consistaient en chasses et en représentations mimiques et dramatiques. Les chasses avaient lieu dans un cirque spécial, appelé cirque de Flore, situé hors de la ville, dans une petite vallée formée par le mont Viminal et la colline des Jardins.


    Flore, dit-on, fut l'épouse de Zéphire, ce qui veut évidemment dire que le vent caresse les fleurs ; on croit que le culte de Flore fut introduit à Rome par le roi sabin Tatius. Pendant quelques années les Florales furent suspendues, mais, en l'an 581 de Rome, les bourgeons ayant beaucoup souffert de l'intempérie de la saison, l'édile Servilius, sur l'ordre du sénat, rétablit la fête.

    Flore est représentée sous la figure d'une jeune nymphe couronnée de fleurs et les mains chargées de fleurs. Son mari, Zéphire, fils de l'Aurore, est représenté sous la figure d'un jeune homme ayant des ailes de papillon et une couronne de fleurs. « Il souffle sur la terre avec tant de douceur, et cependant avec tant de puissance, que son souffle rend la vie aux plantes, colore les fleurs et les fruits. » Son nom vient de deux mots grecs zoé, fero, qui veulent dire : je porte la vie.


    Zéphire

    En France, en 1323, le roi Charles le Bel sanctionna la fondation, à Toulouse, de la célèbre Académie des jeux Floraux, qui s'appelait alors Collège du gaisçavoir. Cette institution, restaurée par Clémence Isaure vers 1490, fut érigée en académie par Louis XIV, en 1694. Tous les ans, le 3 mai, ont lieu des concours de poésie : l'ode la meilleure est récompensée d'une amarante d'or ; la violette d'argent, l'églantine d'argent, le souci d'argent, récompensent la pièce de vers alexandrins, le morceau en prose, l'idylle qui ont été couronnés.

    En Grèce, on célébrait tous les ans, le 6 et le 7 du mois de Thargélion, c'est-à-dire au commencement de mai, les Thargélies, fêtes consacrées soit à Apollon et à Diane, soit au Soleil et aux Heures. Ces fêtes étaient assez singulières : « Le premier jour on sacrifiait des victimes humaines ; c'étaient des individus condamnés à mort. Ils étaient conduits au son des flûtes hors de la ville sur le bord de la mer, leur cou était entouré de guirlandes de figues, et ils portaient également des figues dans les mains. Pendant cette marche, on frappait les victimes avec des branches de figuier sauvage. Arrivées au lieu du supplice, on les faisait monter sur un bûcher de bois de figuier auquel on mettait le feu; enfin on jetait leurs cendres dans la mer et aux quatre vents. » Comme on le voit, il s'agissait d'une cérémonie de purification.

    Le 9 mai, on célébrait à Rome les Lémuries, pour apaiser les mânes des morts. On prétend que ces fêtes s'appelaient à l'origine Rémuries et qu'elles avaient été instituées par Romulus pour se délivrer du fantôme de son frère Rémus qu'il avait tué. L'objet principal de toutes les cérémonies de cette fête était d'exorciser les lémures (les âmes des morts), de prévenir leurs apparitions, et d'empêcher qu'ils ne troublassent les vivants... Le sacrificateur, nu-pieds, faisait avec la main, dont les doigts étaient joints au pouce, un signe pour chasser les lémures. Il mettait des fèves noires dans sa bouche et les jetait derrière lui en disant : « Par ces fèves, je me délivre moi et les miens. » Cette conjuration se faisait au bruit d'un charivari de poêles et de vases d'airain.

    Le 15 mai, avait lieu la fête de Mercure. C'est ce jour-là qu'un temple avait été consacré, dans le grand cirque, au fils de Jupiter et de Maïa. Le dieu qui avait dans ses attributions l'éloquence, le commerce, les voyages et les vols (!) est représenté « avec des ailes aux pieds, aux épaules, à sa coiffure, et à la baguette nommée caducée qu'il tient entre ses mains. » Ces ailes permettent au messager des dieux d'exécuter avec rapidité les ordres de Jupiter. A ses multiples occupations, Mercure Mercure joignait encore la conduite des âmes aux enfers.

    Le 3 mai, l'Église catholique célèbre la fête de l'Invention de la Croix. On sait que sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, retrouva la croix de Jésus-Christ enfoncée dans la terre sous le Calvaire, en l'an 328.

    Une superstition qui se perpétue dans quelques provinces, fait considérer comme funestes les mariages contractés en mai. On dit noces de mai, noces mortelles. On attribue l'institution des Rogations à saint Mamert, évêque de Vienne, en Dauphiné. Ces prières publiques se font trois jours avant l'Ascension, pour demander à Dieu de conserver les biens de la terre, et d'éloigner les fléaux et les malheurs. Dans le cours de la dernière moitié du Ve siècle, ce prélat exhorta les fidèles de son diocèse à faire des prières, des processions, des oeuvres de pénitence, pendant trois jours, afin d'obtenir la cessation des tremblements de terre, des incendies et du ravage des bêtes féroces, dont le peuple était affligé. Dans la suite, on continua ces prières pour se préserver de pareilles calamité, et l'usage s'en introduisit successivement dans les églises des Gaules, de l'Espagne, de l'Italie, etc.


    En mai les jours augmentent de 1h16, la température s'élève d'une manière très sensible, la moyenne s'élevant à 14°2. Cependant certaines journées du mois sont encore froides et les agriculteurs redoutent avec raison l'effet désastreux des gelées tardives. Ces gelées de mai peuvent se produire, soit parce que sous l'influence des vents du nord la température générale de l'air s'abaisse au-dessous de zéro, soit parce que la température du sol s'abaisse par rayonnement au-dessous de zéro, la température de l'air pouvant être d'ailleurs de 3 ou 4° de chaleur. Dans ce dernier cas, on peut parfois éviter l'effet désastreux de la gelée en brûlant, au-dessus du champ qu'on veut préserver, des huiles lourdes qui produisent des nuages artificiels destinés à diminuer le rayonnement du sol.

    Mercure

    Ces gelées de mai peuvent arriver à une époque quelconque du mois, mais il a été bien constaté, depuis de longues années, qu'il y a toujours un refroidissement de la température vers les 11, 12 et 13 mai. Cette remarque n'avait pas échappé à l'esprit observateur des agriculteurs, qui donnaient aux saints Mamert, Pancrace et Servais, auxquels sont consacrés ces trois jours de mai, les noms de saints de glace.

    On raconte que le grand Frédéric se promenait, le 1er mai 1780, sur les terrasses du palais de Sans-Souci. L'air était tiède, le soleil chaud. Le roi s'étonna que les orangers fussent encore renfermés. Il appela son jardinier, et lui ordonna de faire sortir les arbres. « Mais, sire, lui objecta le jardinier, vous ne craignez donc point les trois saints de glace ? » Le roi philosophe se mit à rire et renouvela son ordre. Jusqu'au 10 mai tout alla bien ; mais le jour de saint Mamert, le froid survint ; le lendemain, jour de saint Pancrace, la température baissa davantage, et il gela fortement dans la nuit qui précéda la fête de saint Gervais. Les orangers furent gravement endommagés.

    Le mois de mai est si variable qu'on a dit avec raison qu'il n'est beau que chez les poètes.

    C'est un ménage d'enfer.
    L'almanach et le thermomètre
    Ne peuvent d'accord se mettre :
    L'un dit printemps et l'autre hiver.
    ...
    On dirait que le mois de mai
    Est relégué dans quelque idylle,
    Ou que, tel qu'un luxe inutile,
    Cette année on l'a supprimé.


     

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    Jumbo

     

    L’un de ces célèbres dessins animés, sorti des studios Disney aux États-Unis en 1941 sous le titre Dumbo,

    et en 1947 en France sous le titre de Dumbo, l’éléphant volant, est connu dans le monde entier.

    Il fut présenté au Festival de Cannes la même année et remporta le Grand Prix du dessin animé.

     

    Le film, en partie inspiré d’un livre pour enfants paru en 1939, est une sorte de remake du Vilain Petit Canard

    dans lequel le héro à plumes est remplacé par un éléphanteau.

    Ce dernier est apporté par une cigogne égarée à Mme Jumbo,

    une éléphante appartenant à un cirque qui se déplace en train de ville en ville.

    Affublé d’oreilles démesurées, son petit est l’objet de toutes les moqueries.

    Le reste de la troupe le surnomme ainsi Dumbo…..

     

    Derrière l’œuvre de Disney se cache en fait l’histoire d’un éléphant de cirque

    qui a réellement existé à l’époque victorienne.

     

    Il est né à la fin de l’année 1860 ou début 1861 au Soudan (ou Mali selon les sources).

    Après que sa mère a été tuée devant lui par des chasseurs,

    l’éléphanteau décharné est acheté par Lorenzo Casanova, un marchand d’animaux italien,

    qui l’expédie par bateau en Europe.

    D’abord vendu à une ménagerie ambulante en Allemagne,

    il échoue en 1862 à la Ménagerie du Jardin des plantes à Paris.

    Il est pendant un temps le seul éléphant d’Afrique en France et même en Europe,

    aucun autre n’ayant jusqu’alors survécu au voyage.

     

    Jumbo

     

    L’animal solitaire est acquis par le zoo de Londres en 1865, où il arrive en mauvaise santé.

    Il y devient très populaire auprès de la haute société, en particulier des enfants,

    qu’il divertit par des promenades et en se laissant nourrir de friandises.

    Durant seize années, sous la houlette de son gardien, Matthew Scott, il transporte ainsi des milliers d’enfants,

    dont Winston Churchill, Théodore Roosevelt et, paraît-il, les enfants de la reine Victoria en toute discrétion.

    En grandissant, il atteint sa célèbre taille (près de 4 m de haut).

    Le nom qui lui a été donné — Jumbo — passera à la postérité

    en désignant par extension ce qui est de grande dimension.

    Mais en coulisse, le tableau n’est pas aussi reluisant.

    L’éléphant, qui ne s’est probablement jamais remis du traumatisme de la mort de sa mère

    et de l’arrachement à sa terre natale, est sévèrement maltraité pour le rendre toujours plus docile.

    Jumbo, en pleine adolescence car ayant atteint l’âge de la maturité sexuelle,

    est de plus en plus agité et difficile à contrôler.

    Il souffre de claustrophobie et des attaques de rats dans le box exigu dans lequel il est enfermé.

    Ses défenses seront tronquées car il se jette contre les murs la nuit.

    Pire encore, son gardien Matthew Scott l’assomme avec de l’alcool

    (un tonneau de bière par jour et du scotch…).

     

     

    Jumbo

     

    Abraham Bartlett, surintendant du zoo, craignant pour la sécurité des visiteurs et du personnel,

    et désireux de ménager la pudeur victorienne

    (démonstrations explicites résultant des montées de testostérone de l’éléphant), envisage de l’abattre.

    Ayant vent de l’affaire, le directeur de cirque américain Phineas Barnum

    propose à Bartlett de lui acheter Jumbo. La vente, conclue en 1882 pour un faible prix,

    sera très décriée dans l’opinion publique anglaise (lettres de 100 000 écoliers à la reine Victoria, 

    pétitions au Parlement, articles dans la presse, procès contre le zoo londonien, etc.).

     

     

     

    Jumbo

     

     

    Jumbo est donc contraint une nouvelle fois de changer de continent.

    Terrifié, enchaîné et enfermé dans une caisse, Jumbo hurlera pendant les deux semaines

    de traversée en bateau à vapeur jusqu’à New York,

    excepté lorsqu’il sera imbibé de bière et de whisky par Matthew Scott

    ou nourri de canapés et de champagne par les passagers de première classe.

     

    Jumbo

     

    Dès son arrivée, il intègre avec son gardien le Greatest Show on Earth,

    le gigantesque cirque ambulant aux trois pistes de Barnum et Bailey qui se déplace à travers l’Amérique du Nord

    par voie ferrée avec ses 80 wagons.

    Un wagon spécial lui est même réservé, rouge et or, avec l’inscription Jumbo’s Palace Car.

    Il est l’attraction phare et sa renommée est désormais mondiale.

     

    Jumbo

     

    Grâce à lui, Barnum aura créé le spectacle de cirque le plus lucratif de tous les temps (20 millions de spectateurs).

    Étrangement, son comportement change. Il est beaucoup plus calme.

    Cela est probablement dû au fait qu’il s’est retrouvé au milieu d’un troupeau d’éléphants chez Barnum

    et qu’il ne souffrait plus de solitude.

     

    A partir de l’automne 1883, la santé de Jumbo décline, de même que les affaires de Phineas Barnum.

    Ce dernier est également dans le collimateur de la Société américaine pour la prévention de la cruauté

    envers les animaux (ASPCA). En 1885, l’éléphant est toujours malade.

    Il meurt le 15 septembre à St. Thomas en Ontario (Canada), heurté par un train.

     

    Jumbo

     

    Matthew Scott posant près de la dépouille de Jumbo.

    (photo prise le 16 septembre 1885, le lendemain de la mort de Jumbo à St. Thomas.)

     

    Les circonstances réelles de la mort de Jumbo sont incertaines,

    des versions différentes ayant été relatées par Barnum, Scott, d’éventuels témoins, ou dans les journaux.

    La version « officielle », soutenue par Barnum, voudrait que Jumbo se soit précipité devant le train

    pour sauver héroïquement un jeune éléphant de la troupe.

    Une autre, par exemple, raconte que la locomotive a déraillé en heurtant le jeune éléphant

    et qu’elle aurait ensuite fauché Jumbo.

     

    Par Tim Burton

     

    Jumbo

     

     

    La chaîne BBC One a diffusé un documentaire sur la vie et la mort de Jumbo

    au travers des archives

    et des études faites par des spécialistes sur les ossements conservés au

    Muséum d’histoire naturelle de New York, 

    nous apportent quelques précisions ou éléments nouveaux :

     

    Tout d’abord, les accès de rage nocturnes de Jumbo,

    à l’époque où il se trouvait au zoo de Londres,

    seraient dus principalement ou en partie à d’importants problèmes dentaires.

    C’est une alimentation inadaptée depuis son plus jeune âge qui en est la cause.

    Comme chez les humains, les douleurs dentaires sont exacerbées la nuit chez les animaux.

     

     

     

    Jumbo

     

     

     

    Ensuite, les mesures prises sur son squelette ont permis de confirmer que cet éléphant était très grand,

    certainement pas le plus grand éléphant du monde comme cela a été dit à l’époque

    mais environ 20 % plus grand que la taille moyenne pour un éléphant de cet âge-là.

    Par ailleurs, sa croissance osseuse n’était pas achevée. Les prélèvements faits sur la queue Jumbo,

    qui a échappé à la destruction et a été conservée jusqu’à aujourd’hui, attestent que son métabolisme

    était bien celui d’un éléphant malade.Enfin, les ossements de Jumbo ne montrent pas de signes d’un choc violent

    et frontal avec la locomotive du train, ce qui écarte définitivement la version héroïque de sa mort,

    soutenue par Barnum. De plus, une ancienne gravure jusqu’ici méconnue, représentant l’accident

    et la fin tragique de l’éléphant, le montre se faisant heurter par l’arrière et du côté droit par la locomotive.

     

     

    Jumbo

     

    Il est le seul éléphant sur les rails et se trouve de dos lorsque le train arrive.

    Cette vision de l’accident est très certainement la plus proche de la réalité car elle cadre tout à fait

    avec les lacérations qui sont bien visibles sur les photos prises de la dépouille de Jumbo.

    On apprend également qu’il n’a pas été tué sur le coup mais a rendu son dernier soupir un peu plus tard. 

     

    Jumbo

     

    Un mystère demeure cependant, qui ne sera probablement jamais élucidé :

    la présence de Jumbo était-elle fortuite sur la voie de chemin de fer ou bien a-t-il été conduit là volontairement ?

     

    Jumbo

     

     

     

     

     

     


     

     

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  • Une veillée de Noël en Provence

     

    De retour de la messe de minuit, le soir de Noël, pour "Lou gros soupa", c'est à dire le réveillon, sont servis en Provence

    et dans le Comté de Nice, les treize desserts. On les retrouve également dans toute l'Occitanie et jusqu'en Catalogne.

    Cette tradition est relativement récente car elle est apparue à Marseille à la fin du XIXème siècle,

    mais elle reprend des coutumes plus anciennes datant du XVIIème siècle.

    La tradition a été codifiée au XIXème siècle par une association de poètes provençaux fondée par Frédéric Mistral.

    Une veillée de Noël en Provence

     

    Les 13 desserts, d’ordinaire dégustés en famille, symbolisent par leur nombre

    les convives attablés autour du Christ durant la Sainte Cène.

    D’une ville à l’autre, le nom et la composition de certains mets peuvent varier,

    mais on retrouvera toujours parmi les réjouissances sucrées quelques incontournables :

     La fougasse ou pompe à l’huile, Pompa d’oli ou poumpo ou gibassié,

    selon la tradition, il faut la rompre comme le Christ a rompu le pain et ne pas la couper

    pour ne pas se retrouver ruiné l’année suivante.

    Elle est souvent accompagnée de vin cuit. Le nougat blanc aux noisettes, pignons, pistaches.

    Le nougat noir ou rouge (miel fondu, cuit avec des amandes).

    Les 4 mendiants symbolisant les ordres religieux en raison de leur couleur,

    à l’image de celle des vêtements portés par les ordres des mendiants :

    les figues sèches pour les Franciscains, les amandes pour les Carmes, les noix ou noisettes pour les Augustins,

    les raisins secs pour les Dominicains. Les dattes, seul fruit exotique admis,

    elles symbolisent le Christ venu de l’Orient et sont présentées dans le plus beau plat de la maison.

    Elles peuvent être farcies de pâte d’amande verte ou rose.

    Les fruits frais : le raisin blanc, raisin de fin de saison qui a la particularité de bien se conserver,

    le melon vert de Noël ou Lou Verdau, les oranges ou mandarines, signe de richesses, les pommes et les poires d’hiver.

     

    Une veillée de Noël en Provence

     

    Tous doivent être servis sur la table familiale en même temps, dans des jolies corbeilles

    et la tradition veut que toutes les personnes présentes doivent goûter tous les desserts.

    Outre l’aspect religieux, les 13 desserts étaient un véritable rassemblement festif au sein des familles.

    C’était l’une des rares occasions où les familles pauvres pouvaient déguster autant de sucreries en même temps.

     

     

     

    Une veillée de Noël en Provence

     

     

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  • Expositions-Musées

     

     

    Kikou,

    Désolée d'être si peu présente sur les blogs,

     mais je n'oublie personne

    et que ce muguet vous porte chance.

    Bisouxxx

      

      

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    Expositions-Musées

     

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    Le mot d'Harmony

    "Ce billet sera parsemé de vidéos historiques, qui sont de précieux documents

     sur les Romanoff.

    Aujourd'hui je vous propose les oeufs les plus célèbres du monde :

      les Oeufs de Fabergé sont des œufs de Pâques en

    réalisés par Pierre-Karl  Fabergé  pour le compte des tsars."

      

    Expositions-Musées

      

    Les Oeufs de Fabergé ont fait connaître dans le monde entier

    le nom de leur créateur.


    Peter-Karl Fabergé est né en 1846 à Saint-pétersbourg

    une famille de bijoutiers protestants.

    Après avoir fait son apprentissage auprès des plus grands joailliers d’Europe

    Fabergé reçoit en 1882 la médaille d’or de l’exposition Pan-Russe.

    Il se fait ainsi remarquer par la Cour et obtient le

    "Privilège de Fournisseur de la Cour" en 1884.

     

    Expositions-Musées

     

     

     

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     En 1885, le tsar Alexandre III commande un œuf en joaillerie

     à la Maison Fabergé.

    Il s’agissait d’un présent destiné à son épouse l’impératrice Maria Fedorovna

     pour les fêtes de Pâques.

     C’est ainsi que Fabergé a créé le premier des célèbres "œufs de Fabergé".  

     

    Expositions-Musées

     

    Les Oeufs de Fabergé constituent une série de 52 ou 56 œufs (selon les sources)

     créés jusqu’en 1917 pour les tsars Alexandre III et Nicolas II,

     qui les offraient à leurs épouses respectives

    Maria Fedorovna et Alexandra Fedorovna


    En effet, il est de coutume, en Russie, (et chez les orthodoxes)

    d'offrir des œufs peints de vives couleurs pour Pâques

    (œufs naturels, en bois ou en pierre).

     

    Expositions-Musées


    Le premier oeuf exécuté par la Maison Fabergé en 1885 a été réalisé en or

    et décoré avec de l’émail blanc opaque. Il cachait une "surprise"

    une poule en or coloré contenant elle-même

    une réplique miniature de la couronne impériale

    et des oeufs pendentifs en rubis.

     

    Expositions-Musées

     

     

     

    Expositions-Musées


    Dès lors, Fabergé a fabriqué chaque année des œufs dans différents styles

    pour la famille impériale. Chacune de ses oeuvres était un original

    une pièce unique et renfermait une surprise extraordinaire ou un secret inattendu.

     

    Expositions-Musées

     

    Ses matériaux favoris sont les pierres semi-précieuses de l’Oural,

    comme la néphrite (sorte de jade), la bowenite, la rhodonite

     mais également le cristal de roche et l’agate;

    les émaux guillochés la plupart du temps sont réalisés avec des métaux nobles,

    dont l’or de quatre couleurs (jaune, blanc, vert et rose).

     

    Expositions-Musées

    La Maison Fabergé ouvre des filiales à Moscou, Odessa, Kiev

    et hors de Russie l’unique succursale à Londres, fournissant la famille royale

    et surtout la reine Victoria.

    faberge-8.jpg faberge-9.jpg

    Lors de l’Exposition de Stockholm, il est nommé “Fournisseur du Roi de Suède”.

     faberge-13.jpg

    En 1908, le Roi du Siam nomme Fabergé joaillier et émailleur de la Cour.

     

    Expositions-Musées

     

     

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    Fabergé est couvert de titres et de distinctions,

     le monde entier reconnait la maîtrise de son art.

     

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     Les conflits politiques et sociaux de la révolution de 1917

    mettent fin à ces “frivolités".

    La Russie soviétique nationalise les ateliers et réquisitionne

     tous les biens de Karl Fabergé.

    faberge-25.jpg faberge-26.jpg

     

    Fabergé part pour la Suisse et tout espoir de retour sur sa terre natale s’effondre

     en juillet 1918, après le massacre de la famille impériale.

     et le trésor des œufs Fabergé est dispersé .

     

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    Je me fais un dernier petit plaisir avec la partie 5 de cette série de vidéos

     

    faberge-18.jpg faberge-19.jpg

    Un grand nombre de pièces sont vendues plus tard en Occident, le milliardaire Forbes

    constituera la plus grande et légendaire collection de ces “œufs-joyaux“.

    faberge-20.jpg faberge-21.jpg

     

    Il décède à Lausanne le 24 septembre 1920.

     Ses enfants l’enterreront auprès de son épouse dans le cimetière français de Cannes.

    faberge-29.jpg faberge-32.jpg

    Il restera le plus grand joaillier au monde jamais égalé.

     Grâce à la générosité et la persévérance de certains mécènes russes,

     une grande partie des objets précieux réalisés par Karl Fabergé

     ont été rachetés et sont revenus en Russie.

    faberge-36.jpg faberge-34.jpg

     

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    Va s’ouvrir en 2012, à Moscou l’unique musée consacré à Karl Fabergé.

    faberge-33.jpg

     "Je dédie ce billet à ma Yaya (petit nom pour dire mémé en grec), qui nous offrait chaque année des oeufs durs qu'elle avaient colorés".

    Sources : Art et Culture, Art Russe et autres

      

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      Pour fêter dignement ce beau décor réalisé par mon amie Fab,

    http://bacara.eklablog.com/ 

     

    champagne pour tout le monde

     

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    et

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    1710

     

    Le mot d'Harmony,

    "Les mystères de l'informatique sont pour moi impénétrables, je perds un blog, je le retrouve...Sur wordpress j'ai une esthétique nettement plus satisfaisante qu'ici, mais je passe un temps fou à faire des billets qui ne rendent pas du tout au final, ce que je voulais.......Alors ou allez??? Un billet sur la suite de l'exposition au Palais Farnèse était prêt et oupss plus rien, alors si vous voulez lire et voir la vidéo de la première partie, rendez-sur

    http://harmonynicole.wordpress.com/2011/04/02/le-palais-farnese-la-plus-belle-ambassade-de-france/

     et ceux qui ont eu accès à la première partie viendront voir la seconde partie. Oui ce n'est pas évident et je remercie ceux qui prendront le temps de la faire".

    Le Palais Farnese ouvre ses portes au public pour exposer la collection Farnese

    Outre l’intérêt des 200 oeuvres exposées, c’est l’occasion de découvrir le magnifique bâtiment Renaissance qui abrite l’ambassade de France à Rome, habituellement fermé au public.

     

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    En haut de l’escalier d’honneur, deux impressionnants Daces prisonniers veillent à l’entrée du Grand Salon.

    Le musée de Naples, la présidence de la République italienne et le château de Chambord ont prêté des tapisseries, et le musée de Louvre des dessins d’Annibal Carrache.

      

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    Autre pièce remarquable de l’exposition, un portrait du pape Paul III Farnese du Titien.

    C’est ce pape qui a transformé une famille de la petite noblesse romaine en une véritable dynastie alliée aux plus grandes monarchies d’Europe

    Le palais Farnese, un joyau de l’architecture Renaissance

       Le pape Paul III l’a commandé en 1514 à l’architecte Antonio da Sangallo le Jeune. Le Palais Farnèse s’élève sur une place ornée d’énormes vasques monolithes provenant des Thermes de Caracalla et transformées en fontaines. Michel-Ange a achevé le bâtiment.

     

    A ne pas manquer

      

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    la galerie des Carrache (1597-1608), ensemble de fresques sur les amours des dieux inspirées de Raphaël et de Michel-Ange, et la Salle des Fastes, qui sert de bureau personnel à l'ambassadeur.

      

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    Elle est décorée d’un plafond à caissons et de fresques de Salviati.

    Le palais romain a été loué aux ambassadeurs de France et à des  artistes, avant d’être acheté en 1911 par la France, qui l’a revendu en 1936 à l’Italie de Mussolini. Mais le palais Farnese héberge toujours l’ambassade de France puis l’Italie le lui a reloué. Le bail de 99 ans s’achève en 2036.

     
     C’est le pape Paul III Farnèse (1468-1549) qui commença à collectionner des oeuvres d’art à partir des sculptures antiques trouvées lors des  fouilles des Thermes de Caracalla à Rome en 1545. Son neveu, le cardinal Alexandre Farnese (1520-1589) a accru considérablement la collection en acquérant des sculptures antiques, des tableaux, des dessins et des gemmes.

    A la suite du mariage de la dernière des Farnèse, Elisabeth, avec Philippe V d’Espagne, petit-fils de Louis XIV, le « Museum Farnesianum » est passé définitivement en 1734 aux mains des Bourbon de Naples, qui ont dépouillé le palais romain de ses joyaux. Le petit-fils d’Elisabeth, Ferdinand IV, roi de Naples, a transféré toute la collection dans sa ville. Elle se trouve toujours aujourd’hui au Musée archéologique de Naples.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Aphrodite

     

    Annibal Carrache « le Christ et la Cananéenne »

     peint pour la chapelle privée du cardinal Odoardo

    source : France 2 culture et la plupart des photos :

    © Ambassade de France en Italie | Zeno Colantoni

     

     Profitons de ce super décor réalisé par Fab pour pendre la crémaillère

     

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    et que le champagne coule à flot.....

     

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    Le mot d'Harmony

    "En tant qu'esthéte, le beau me procure de la joie, que ce beau soit produit par Dame Nature

    ou par la main de l'homme.

    C'est par amour des beaux meubles que j'ai choisi l'option Arts décoratifs,

    durant mes études en histoire de l'Art et que j'ai évolué durant une année

    dans le beau meublant

    (tout ce qui n'est pas fixe dans une demeure)."

     

     

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    Frédéric Mitterrand a annoncé l’acquisition par l’État, pour le château de Versailles,

    du bureau de la Reine Marie-Antoinette, œuvre de Jean-Henri Riesener.

    Acquisition d’une œuvre d’intérêt patrimonial majeur pour Versailles

    Cette acquisition a été rendue possible grâce aux dispositions fiscales de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat,

    aux associations et aux fondations.

     Le ministre a remercié le Groupe LVMH Moët-Hennessy - Louis Vuitton et la société Sanofi-Aventis

    pour leur action exemplaire de mécénat en faveur du château de Versailles

    et plus largement du patrimoine national.

    Un chef d’œuvre d’ébénisterie

        

    D’une absolue perfection dans son exécution, le bureau frappe par l’élégance de ses proportions,

    le raffinement de son placage de bois précieux et l’éblouissante qualité de son décor de bronze doré à l’antique

    ou à motifs floraux, si révélateurs du goût de la Reine.

     
    Chef-d'œuvre du maître ébéniste Jean-Henri Riesener,

    ce bureau avait disparu des collections royales depuis l 17.000 lots dispersés.

    Beaucoup de ces meubles sont à présent dans des résidences royales, comme en Grande-Bretagne

    ou dans de grands musées étrangers, notamment aux Etats-Unis. Mais il y en a aussi chez les collectionneurs,

    les antiquaires et dans les salles des ventes.

    Le Louvre, qui possède beaucoup de pièces, a été exempté de les rendre au Château,

    mais il a accru ses prêts à Versailles.

    Les pieds fuselés à section octogonale, les bas reliefs de bronze doré sont caractéristiques des œuvres du grand ébéniste

    comme la commode de la bibliothèque de Louis XVI.

      

    Pour mon plaisir et j'espère le vôtre je vais quelque peu le "décortiquer".


    Le bureau de Marie-Antoinette sera présenté dans le Cabinet doré de la Reine.


    Jean-Henri Riesener, l’ébéniste favori de Marie-Antoinette

    D’origine allemande, Jean-Henri Riesener (1734-1806) s’installe à Paris vers 1754

    et fait son apprentissage dans l’atelier de Jean-François Oeben.

    Devenu maître en 1768, il livre l’année suivante à Versailles le grand secrétaire à cylindre,

    dit "bureau du Roi" commandé par Louis XVI.


    En 1774, il est nommé "ébéniste ordinaire du roi" et sera pendant 10 ans, le plus grand fournisseur de la Cour.

    Ebéniste favori de Marie-Antoinette, Jean-Henri Riesener réalise pour ses appartements de Versailles

    et de Trianon des meubles novateurs : deux encoignures et une commode pour le Salon des Nobles,

    une console à desserte pour le Petit Trianon ainsi que la table à écrire livrée pour le Hameau.

    Il livre également quatre encoignures pour le salon des jeux de Louis XVI

    et la remarquable commode de la bibliothèque du roi,

    pièce dans laquelle le roi avait rassemblé les meubles les plus prestigieux.

    sources variées dont des sources gouvernementales


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  • Après la tempête du 26 décembre 1999, qui faucha 10 000 arbres dans le parc du château le plus célèbre de France, de très nombreux sculpteurs du monde entier, amateurs ou reconnus, tous amoureux de Versailles, se sont manifesté dans l'espoir d'acquérir les précieux bois. Une vente aux enchères a été organisée en octobre 2000 dans cet esprit. Aujourd'hui les arbres ressucités en oeuvres d'art sont de retour à l'orangerie du Trianon

    En décembre 1999, une tempête d’une exceptionnelle violence jette à terre 10 000 arbres, dont 200 géants au passé historique. Deux stratégies, destinées à alimenter le reboisement du parc dévasté, sont aussitôt mises en place: une souscription internationale pour parrainer un arbre, et une vente aux enchères de 25 souches et tronçons. Erik Schaix, couturier designer parisien fait partie des acquéreurs lorsque les plus belles billes de bois historiques, rares ou précieux, sont vendues en moins d’une heure aux enchères, en octobre 2000. Il les offre à des amis sculpteurs qui les font revivre. Jusqu’au 1er août, il est encore possible de rendre visite à ces sujets magnifiques, sortis par la voie royale, et revenus le temps d’une exposition sur la terre d’accueil qui les a vu grandir.

    «J’achète des tranches de vie de Versailles. Ce n’est pas pour l’aspect pécuniaire, c’est sentimental. Je les offrirai à des amis sculpteurs ou peintres» déclare alors l’esthète. Aujourd’hui, Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine de Trianon et du Grand parc de Versailles, a le cœur un peu consolé: «les arbres de Versailles, meurtris et déchirés, ressuscitent grâce au talent des artistes réunis». Sur la pelouse à l’entrée des lieux, sans avoir eu point besoin d’être retravaillée par la main de l’homme, la souche du tulipier de Virginie, qui bordait l’étang du Hameau de la Reine avant qu’il soit violemment arraché par les vents forts de décembre 1999, épanouit ses racines comme un grand soleil. Puis, sous une voûte de 13 mètres de hauteur qui confère aux lieux une allure de cathédrale, derrière un léger rideau de verdure où la lumière d’été  filtre à travers une glycine de Chine, reposent une vingtaine de sculptures, toutes marquées du sceau royal de Versailles, une fleur de lys, qui authentifie leur pedigree.

    Phénix (écorce - pin Laricio & tulipier de Virginie, par Jack Devilliers. 

		(Photo : Christian Milet/Château de Versailles)
    Phénix (écorce - pin Laricio & tulipier de Virginie, par Jack Devilliers.
    (Photo : Christian Milet/Château de Versailles)

    Chaque arbre a une histoire

    Les billes dont elles sont issues proviennent de 25 coupes, souches et tronçons, qui se sont vendus il y a quatre ans sur le péristyle du Grand Trianon, après avoir été exposés sur la place d’armes du château, car ces seigneurs terrassés par la tempête avaient tous une histoire. Le cèdre de l’Atlas, âgé de 194 ans, planté sous Napoléon Ier par l’Impératrice Marie-Louise,  était le témoin de la fête qui lui fut donnée pour la restauration du Hameau de la Reine le 25 août 1811 (avec un tronc de 1,70 mètres de diamètre, la souche pesait 17 tonnes); le Tulipier de Virginie qui était situé en face de la maison de la Reine, provenait des anciennes pépinières royales et datait de la première moitié du XIXe siècle. Un Juniperus de Virginie, datant du Ier Empire, avait grandi dans l’ancien enclos des chevreuils de Louis XV, et le Pin Laricio du Hameau de la Reine, d’une dimension très rare, avait inspiré Corot et Utrillo qui prenanient plaisir à peindre les jardins du Trianon.

    Façonnés par les artistes, ils s’appellent aujourd’hui Tourmente à la cour, Les Passagers du vent, Nouvelle vie, Destinée, Dryade en sommeil etc… Dommage que le sublime Phénix (Jack Devilliers), l’oiseau mythique né du corps du Pin laricio  renaissant de ses cendres, ait été peint: sans doute le sculpteur voulait-il lui restituer symboliquement les couleurs de la vie, pourtant l’énergie qu’il dégage de son port altier et de ses ailes vigoureusement déployées auraient gagné en force en restant couleur du bois calciné; la Déferlante (Gilles Chabrier) réconcilie les éléments naturels, l’air, l’eau et la terre, qui retrouvent une harmonie de composition: une pièce du Cèdre de la Pépinière est insérée dans une superbe pâte de verre, les lignes de vie de l’arbre s’y prolongent en scarifications; Avec Mémoire du bois, provenant du Buis du Hameau de la Reine, Florent Chaboissier a dressé une sorte de  portique totem comme une invitation au rêve et à la méditation. De fragiles ailes de papillon, symbole de l’éphémère, sont insérées dans un orgue en verre, comme pour rappeler que du papillon aux colosses aux pieds d’argile, la nature est soumise aux même lois.

    Mémoire du bois (buis du Hameau de la Reine) par Florent Chaboissier. 

		(Photo : Christian Milet/Château de Versailles)
    Mémoire du bois (buis du Hameau de la Reine) par Florent Chaboissier.
    (Photo : Christian Milet/Château de Versailles)
    Aujourd’hui, le programme de reboisement est totalement assuré

    Quant aux arbres fracassés, dont la beauté n’a pas été sublimée et ressuscitée par les mains des artistes, ils ont été pour certains débités et répartis dans le parc. Avec le temps, leur poussière se mêlera définitivement à la terre nourricière, et nourrira à son tour la terre où vont croître les jeunes plants qui les ont remplacés, soit 10 000 arbres.

    Rappelons qu’à la suite de la tempête ravageuse, une souscription internationale a été lancée pour renouveler le parc forestier, sans doute trop vétuste, de ce véritable musée botanique que viennent visiter chaque année dix millions de touristes du monde entier. Les souscripteurs furent américains, à concurrence de 40% des parts (plus de 160 donateurs ont dépassé les 100 000 dollars de dons), mais des associations canadiennes, des Tchèques, des Coréens, des Taïwanais, des Suisses et de nombreux petits souscripteurs français –soit 8 000 personnes offrant deux millions d’euros au total- sont venus grossir l’aide au reboisement du parc apportée par le gouvernement français.

    Le monde entier s’est mobilisé, même un chef indien, Raoni, de la tribu indienne de Kaypo en Amazonie, s’est déplacé pour qu’un liquidambar soit planté comme symbole de la protection des forêts du monde (le liquidambar, une essence exotique dont on tire les résines balsamiques pour confectionner des baumes respiratoires). Et, le succès de l’opération fut tel qu’aujourd’hui le programme de reboisement est entièrement assuré, il ne reste plus qu’à terminer les travaux, la dernière tranche se situant aux alentours de 2007. De jeunes sujets vont désormais remplacer les grandes futaies romantiques, et remodeler le parc tel qu’il était conçu par le jardinier de Louis XIV, André Le Nôtre.

     

    par Dominique  Raizon

    Article publié le 24/07/2004 Dernière mise à jour le 24/07/2004 à 10:05 TU

     

    Audio

    François Massé de Lépinay

    Inspecteur général des Monuments historiques

    Le bosquet des trois fontaines, détail.

    A Versailles, résurrection d'un «salon de verdure»

    Jardin du Luxembourg - N.Poilly - XVIIème Siècle- Bibliothéque du Sénat. 

		(Photo : Chartreuse Diffusion)
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    LE PLUS ANCIEN CAFE DE PARIS  

     

    SON HISTOIRE

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

     

    Témoin de l'histoire, ce restaurant possède un décor marqué

     par les évènements parisiens qui s'y sont déroulés

     Il se situe au 13, rue de l'Ancienne-Comédie.

    Café d’artistes et d’intellectuels il était fréquenté au XVIIIe par Voltaire, Diderot et d’Alembert.

     Centre actif durant la Révolution française il reste longtemps un lieu de rencontre d’écrivains

    et d’intellectuels :  Musset, Verlaine, Anatole France d'hommes politiques :

    Gambetta et le Tout-Paris.

     Vingt ans après l’introduction du café à la cour de France

    un Arménien ouvre un café rue Mazarine, à côté du théâtre de la Comédie-Française

    Lorsque le théâtre quitte cet emplacement en 1680, il déménage son café,

     et vient s’installer en face et fait prospérer ses affaires  en attirant la nombreuse clientèle

    du monde du spectacle.

    Ce fut dans cet établissement que les Parisiens prirent pour la première fois des glaces,

    aussi se passionnèrent-ils pour ce genre de rafraichissement

     

    LE PROCOPE AU XVIIIème siècle

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui 

     

    au second plan, de gauche à droite : Condorcet, La Harpe, Voltaire et Diderot 

    En 1670, arrive en France un Sicilien de Palerme Francesco Procopio dei Coltelli,

     qui francisera son nom en François Procope-Couteaux.

    Il travaille comme garçon chez le cafetier arménien, et se met à son compte deux ans plus tard ,

    en 1686 il rachète à l'arménien son établissement, qu’il fait luxueusement décorer.

     

    L’établissement, qui porte désormais le nom de "Le Procope",

    devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus courus.

    Après la mort de François Procope en 1716, son fils lui succède.

    La "légende" dit que Diderot y écrivit des articles de l’Encyclopédie.

    Le café attire des auteurs comme Voltaire ou Rousseau, qui y ont les habitudes.

    La légende dit que Diderot y écrivit des articles de l'Encyclopédie,

    que Benjamin Franklin y prépara "le projet d'alliance de Louis XVI avec la nouvelle République,

    selon une plaque commémorative et qu'il y aurait conçu des élèments de la future

    Constitution des Etats-Unis.

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

     

    Montesquieu fait allusion au café Procope dans ses Lettres persanes :

    « Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques

    où on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons on dit des nouvelles,

    dans d’autres on joue aux échecs.

     Il y en a une où l’on apprête le café de telle manière  qu’il donne de  l'esprit

    à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent,

    il n’y a personne qui ne croie qu’il en a quatre fois plus que lorsqu’il y est entré."

      

     LE PROCOPE DURANT LA REVOLUTION

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

    un superbe baromètre au dessus d'une cheminée dans le salon Lafayette

      

    Sous la Révolution, on songeait à toute autre chose qu'à la littérature  le café fut changé en club ;

    Hébert présidait cette société étrange où l'on ne parlait que de réformes

    de guillotine, de liberté.

    Le soir, pour démontrer leurs théories libérales les membres du club brûlaient

     devant la porte de  l'établissement  les journaux qu'on avait trouvés trop modérés.

    Le club des Cordeliers se réunit au café Procope, avec Danton et Marat

    comme figures principales.

     Il en fait alors rapidement un foyer révolutionnaire.

    Robespierre, dont un portrait figure en vitrine, et les Jacobins y ont également leurs habitudes.

    Sur un des murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins :

    "Ce café n’est point orné comme les autres de glaces,  de dorures et de bustes

    mais il est paré du souvenir des Grands Hommes qui l’ont fréquenté

      et dont les ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés."

    Le bonnet phrygien  (coiffure des affranchis durant l’Antiquité

    y est exhibé pour la première fois, et le mot d’ordre pour l’attaque

    du palais des Tuileries le 10 août 1792, en partit.

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

     La table que Voltaire utilisait

    sert d’autel votif lors du passage de ses cendres en 1794

    puis pour les cercueils de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau

    et de Jean-Paul Marat, en route pour le Panthéon.

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

    Architecture et décoration

      La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789

    est reproduite sur les murs de l’une de salles.

     Les portes des toilettes comportent les indications " Citoyens"et "Citoyennes",

     respectivement pour les hommes et les femmes,

    et de nombreux documents évoquant la Révolution sont présents aux murs.

     

     Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

    Un bicorne de Napoléon se trouve dans l’entrée. 

    La façade avec ses balcons en fer forgé, ainsi que la toiture correspondante, 

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

    ont fait l'objet d'une inscription aux monuments historiques  par un arrêté du 20 janvier 1962. 

    Dans les années 1889, le Procope failli  disparaître mais lorsque des temps plus calmes

     refleurirent, le Procope redevint à la mode, des personnalités comme Musser, Georges Sand,

    le fréquentèrent.

     

     Sous le second Empire, Vermorel, Gambetta, y jetèrent leurs plans de réformes sociales.

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui 

     

    Sur les murs du salon du rez-de-chaussée du café Procope sont peints les portraits

    de Voltaire, de d'Alembert de Piron, de Jean-Jacques Rousseau, de Mirabeau

     

    Un peu plus de photos pour mieux reconnaitre ce que vous avez vu sur la vidéo

     et compléter la visite. 

     

     Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     Verlaine, au Procope, devant son verre d'absinthe, photo plutôt rare

     

     Histoire d'hier et d'aujourd'hui 

     

    Montons l'escalier

     

     

     Histoire d'hier et d'aujourd'hui

    et pénétrons dans l'une ou l'autre des salles à manger 

     

    Histoire d'hier et d'aujourd'hui

      

    choisissez, je vous propose le menu

     

      Histoire d'hier et d'aujourd'hui

     

     

    Nous allons refermer la porte et j'espère que vous avez passé un agréable moment

    et que vous laisserez votre avis par le biais d'un commentaire. Merci

    A bientôt à l'occasion d'un autre billet. 

     

    Sources : D'après Les cafés artistiques et littéraires de Paris paru en 1882,

    le site officiel du Procope et wikipédia

    Je dédie ce billet à mon ami Paul P.

     qui m'a fait connaitre ce café en m'adressant un lien.

     

     

     

      

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